Comment aborder les valeurs de la République aujourd’hui?

ValeursRepublicainesLe mercredi 7 février 2024, messieurs J-L Vézien et J-L Stoesslé respectivement membre et président de la société de la Légion d’honneur de Colmar, sont venus présenter aux élèves de 2S1 et de 2L1, qui venaient d’étudier en cours d’Histoire la période napoléonienne, les valeurs républicaines mettant en avant la légion d’honneur, plus haute distinction honorifique française instaurée par l’empereur Napoléon Ier, afin de consolider la nation française dans ses masses de granit.

 

À cette occasion, nos jeunes ont pu échanger sur les grands principes et autres valeurs de nos républiques mais aussi de nos démocraties contemporaines, tout en abordant certains sujets d’actualité comme le cyber-harcèlement et la notion juridique de diffamation, la liberté de la presse et ainsi mettre en avant de nombreux sujets d’actualité.

De leurs côtés, nos élèves ont pu expliquer la relation très différente de l’État allemand avec la religion, notion qui s’oppose radicalement au principe de laïcité cher à la République française.

Frédéric Albert, professeur d’Histoire-géographie.

Lors de la première et deuxième période de la matinée du mercredi 7 février, nous, classes de 2L1 et 2S1, avons reçu la visite d’un membre et du président de la société de la légion d’honneur de Colmar, venus présenter cette distinction ainsi que les valeurs de la république. Nos deux classes ayant pour professeur Monsieur Albert, avons étudié dans les cours d’histoire précédents la période napoléonienne ainsi que l’instauration de la légion d’honneur en France. Cette intervention a donc été bénéfique afin de mieux comprendre ce qu’est vraiment la légion d’honneur et dans quelles circonstances elle peut être remise.

Jean-Luc Stoesslé a commencé son intervention en se présentant ; de ce fait nous avons appris que son parcours professionnel était orienté vers la justice, car il était magistrat, mais aussi juge pour enfants avant de prendre sa retraite et de devenir le président de la société de la légion d’honneur de Colmar.  Aujourd’hui, en plus de présider cette société, il s’engage au profit des jeunes dans les collèges et lycées afin d’instruire les adolescents à la citoyenneté et aux valeurs de la république.

Jean-Louis Vézien, lui aussi membre de la société, a quant à lui fait des études d’agronomie avant d’obtenir le poste de chef du centre de l’INAO en Alsace (l’Institut National de l'Origine et de la Qualité, un établissement public à caractère administratif français placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture. Il est administré par des représentants de vignerons et accompagne les producteurs dans leurs démarches).  Après ceci, il a présidé le CIVA à Colmar (le Conseil Interprofessionnel des Vins d'Alsace) avant de lui aussi prendre sa retraite et d’entrer dans la société de la légion d’honneur.

Tous deux ont eu la chance de se voir attribuer la légion d’honneur, que cela soit par leurs services (M. Stoesslé) ou par leur entrée dans la société (M. Vézien).

Discernée à l’époque selon la classe sociale à la naissance puis aujourd’hui selon le mérite, la légion d’honneur peut être obtenue par des militaires mais aussi par des civils qui auraient effectué un acte héroïque, par des personnalités ou bien par des chefs d’État.

La Légion d’honneur a été créé par Napoléon Bonaparte lorsqu’il était premier consul, le 19 mai 1802. Elle est constituée d’un ruban de couleur rouge relié à la décoration, qui elle est une étoile à cinq rayons doubles surmontée d'une couronne de chêne et de laurier. Elle présente à l’endroit l’effigie de la République et au revers deux drapeaux tricolores entourés de la devise « Honneur et Patrie ». C’est la plus haute distinction française.

Les différentes étapes de l’obtention de cette distinction sont les suivantes : premièrement, une proposition est faite au ministre ou préfet dans la catégorie concernée par l’acte méritant, puis, deuxièmement, le préfet monte un dossier et une enquête de moralité est effectuée afin de voir si la personne mérite la distinction ou non. Ensuite, il y a présentation de la proposition d’attribution de la médaille au grand chevalier de la légion d’honneur puis au président. Pour terminer, un décret de nomination est effectué puis une cérémonie a lieu.

À la suite de ces explications, nous avons été interrogés sur les valeurs et les symboles des deux États français et allemand. Nous avons souligné qu’une république est l’opposé d’une dictature ou d’une monarchie car les pouvoirs sont délégués aux députés et au sénateurs, à l’inverse d’une monarchie absolue ou d’une dictature, dans lesquelles le roi ou le dirigeant a la main sur l’ensemble des trois pouvoirs, à savoir le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire.

Puis, nous avons avec l’aide de M. Vézien, dressé une liste des trois grands principes de la république cités ci-après : le premier est d’être une république démocratique, ce qui équivaut au fait que le peuple peut avoir accès aux pouvoirs et est en droit et en capacité de décider des lois par le vote, à l’inverse de la monarchie absolue et de la dictature. Le second est que la France est un État laïc, notamment par l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires publics après 2004 ainsi que l’obligation pour les professeurs de rester religieusement neutres dans leurs pensées, mais aussi par l’interdiction des inégalités entre hommes et femmes principalement dans les salaires versés pour des postes identiques au sein des entreprises.

En ce qui concerne le dernier point, la France est une république indivisible ; cela garantit l’homogénéité des lois, des droits et des devoirs sur l’ensemble du territoire, aussi bien d’outremer que métropolitain.

Pour ce qui est des symboles de chaque État, nous avons pour les deux pays le drapeau. Celui de le France avec pour couleurs le rouge et le bleu, couleurs de la ville de Paris, encadrant le blanc, couleur de la monarchie et celui de l’Allemagne, avec les couleurs symboliques de l'aigle du saint Empire romain germanique : noir pour le corps de l'aigle, rouge pour son bec et ses serres et jaune pour l'écu or sur les uniformes des soldats.

Pour finir, la devise de la France est elle aussi un symbole de notre État : liberté, égalité, fraternité. Pour le mot « liberté », il englobe la liberté d’expression, de manifestation (il ne doit pas y avoir de risque majeur et nécessite un arrêté préfectoral), de culte (à condition de respecter des restrictions des lois et de l’autorité préfectorale), de presse (les articles ne doivent contenir aucun propos diffamatoire, ceci serait alors considéré comme un délit) et pour terminer la liberté d’association. Le mot « égalité », lui, a pour sens qu’il ne doit y avoir aucune distinction sociale, par exemple, la légion d’honneur est accessible à tous et n’a pour critère qu’un acte méritant pour son obtention. Ce mot couvre aussi les inégalités entre hommes et femmes par exemple, le droit de vote pour les femmes est apparu en 1945, l’autorisation en 1965 pour une femme d’avoir un compte en banque à son nom, le droit à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) par Simone Veil en 1975 mais aussi un essai de mise en place d’égalité salariale entre les deux sexes à partir de 2008.

Pour conclure le résumé de cette entrevue enrichissante, je peux, après consultation de plusieurs de mes camarades, affirmer que la visite de messieurs Stoesslé et Vézien a été très intéressante et nous a aidé à mieux comprendre le contexte historique de l’apparition de la légion d’honneur, ainsi que les notions importantes en ce qui concerne notre république.

La pédagogie de ces deux hommes a été très bénéfique, ils ont été compréhensifs et ont fait attention à bien avoir été compris, surtout par les élèves germanophones.

Margot Belle, élève de 2L1.

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